Billet n°11 - Retour sur des parcours de financiers d’entreprise par Sylvie Bretones
Un peu plus de 50 financiers d’entreprise parmi les 80 interviewés ont décrit leur parcours en fonction des métiers qu’il ont exercés, vous retrouverez une synthèse très visuelle en p. 11 du recueil.
Tout d’abord, il n’y pas que la finance d’entreprise dans la vie, il y a l’audit externe aussi ! (un métier exercé par près d’un quart d’entre eux), et l’univers des autres possibles (conseil, banque, opérations …) pratiqué par un petit tiers.
Ces fonctions auront été exercées par des experts comme par des profils plus généralistes ; on retrouve ainsi d’anciens auditeurs externes dans les métiers de l’audit interne, de la consolidation, de la comptabilité, mais aussi en direction financière ou en M&A. Sans surprise, l’audit externe reste un sésame …. Si l’on imagine l’audit interne en début de carrière, il est plus difficile d’anticiper comment s’insère l’expérience dans un autre métier tel que le conseil, la banque, les opérations, tant les parcours peuvent être différents. On retrouve ces profils aujourd’hui dans des métiers qui nécessitent une compréhension fine du business de l’entreprise (Commfi, M&A, Risk Management, direction financière) ou bien des métiers plus récents (credit management), ou encore avec des passerelles évidentes (les départements financements et trésorerie intègrent régulièrement d’anciens banquiers).
Comme on pouvait s’y attendre, les métiers d’audit interne, de comptabilité, de consolidation, de fiscalité, sont des métiers d’expert. La fiscalité apparaît comme LE métier dans lequel « on peut passer une vie, tellement il y a de facettes à découvrir » pour reprendre l’expression d’un des fiscalistes interviewés, nos fiscalistes ayant, tous sauf une, exercé uniquement ce métier !
La moitié des interviewés sont passés par le contrôle de gestion, c’est une expérience riche et reconnue, qu’elle soit sur le terrain pour accompagner les opérationnels ou bien en « central » sur des sujets de contrôle financier.
Quant à nos directeurs financiers, ce sont ceux qui ont exercé le plus de métiers de finance d’entreprise, sans surprise non plus.
Toutefois, une lecture plus fine amène aux réflexions suivantes :
· En moyenne, les directeurs financiers de l’échantillon ont exercé deux métiers de finance d’entreprise avant de devenir directeur financier. Les professionnels des autres métiers ont en général exercé un seul autre métier ; sauf ceux pour qui, la direction financière est une étape de leur parcours, et qui sont aujourd’hui directeur du contrôle de gestion, de la commfi ou du M&A. Ceux-là, ont des parcours plus polyvalents avec également deux autres métiers exercés (dont DAF) en plus de leur métier actuel.
· Un chiffre qui en dit long : 3 directeurs financiers sur les 13 interrogés l’ont toujours été : ont-ils débuté « chargé de mission » auprès d’un directeur financier avant de prendre les rennes d’une direction financière de filiale ? En ont-ils toujours tellement eu envie qu’ils ont toujours été dans cette posture ? Ces trois-là ne déclarent d’ailleurs aucune autre expérience, ni en audit externe, ni en banque ou conseil ….
· Enfin, il existe des parcours tout à fait atypique, nos deux profils les plus variés sont aujourd’hui directeurs des financements et de la trésorerie et directeur de la consolidation, après avoir pratiqué quatre autres métiers de finance d’entreprise, ils partagent en commun la comptabilité et le risk management !
A noter, les métiers ont été conjugués au masculin pour faciliter la lecture de ce billet. Nous n’avons pas constaté de différence entre les hommes et les femmes en ce qui concerne la variété ou la spécialisation des parcours.
Nous avons toutefois pu remarquer que si les équipes de finance d’entreprise sont très mixtes, on retrouve proportionnellement beaucoup plus de femmes en comptabilité / consolidation et normes, plus d’hommes en M&A et financement / trésorerie, le contrôle de gestion ressortant très mixte. Enfin, la fonction de directeur financier se féminise, même si les femmes restent rares au sein du SBF 250.
Il y a donc des parcours type, nous le savons, mais il y a aussi tant de parcours plus atypiques qui méritent tout autant, si ce n’est plus, d’être mis en lumière !