Le 24 novembre 2009, le club professionnel HEC Finance d'Entreprise organisait sa première manifestation, une rencontre avec Jean-Dominique Senard (H 1979), Gérant non commandité de Michelin, et parrain cette soirée de lancement.
S’il fallait résumer en deux mots les propos de Jean-Dominique Senard, c’est certainement le diptyque «professionnalisme/transparence » qu’il faudrait retenir.
C’est en effet ces deux qualités qui ressortent de la fresque qu’il a tracée de ses trente ans de carrière devant un parterre d’une centaine d’anciens et d’étudiants que l’annonce de la création du Groupement avait rassemblés.
Des tâches régaliennes qui caractérisaient le métier au début de sa carrière, à la sophistication débridée des montages que promeuvent les ingénieurs financiers d’aujourd’hui, en passant par les méga-fusions des années récentes, le chemin parcouru est considérable. Et face à cette évolution, les financiers d’entreprise ont su s’adapter et faire face aux aléas. A preuve, dans la crise financière actuelle, alors que les banques ont subi des revers qui ont défrayé la chronique, rien de semblable à ce jour au sein des entreprises industrielles et commerciales.
Pourtant la crise ne les a guère épargnées. Tout d’abord le « credit crunch » qui a suivi la faillite de Lehmann Brothers. Puis, le déstockage et son dévastateur effet multiplicateur, qui fait qu’une baisse de la demande finale de 15% se répercute vers l’amont pour aboutir à des baisses de production pouvant atteindre 80% : il faudra un jour s’interroger sur cette étrange disproportion de l’aval à l’amont.
Quoi qu’il en soit, le financier d’entreprise, a désormais à assumer des responsabilités considérables aux côtés, et en symbiose avec le Directeur général. Et c’est là qu’intervient le deuxième élément du diptyque : la transparence.
Des réponses apportées par Jean-Dominique Senard aux questions que l’assistance lui a adressées, retenons en vrac : qu’il faut assurer aux « experts », dont la présence est indispensable au sein des entreprises, une perspective de carrière et d’épanouissement ; que la capacité des managers à agir en interaction les uns avec les autres (en finir avec les « silos » !) est aujourd’hui un ingrédient indispensable du succès, et constitue à ce titre un facteur essentiel d’appréciation de leur qualité ; qu’il faut définir, pour la fonction financière à l’instar des autres domaines du management, des « scorecards » de perfectionnements à accomplir, et les renouveler relativement fréquemment pour éviter aux équipes de sombrer dans une confortable autosatisfaction (chez Michelin : chaque année…) ; que l’entreprise a besoin de marchés financiers profonds et actifs, pour leurs besoins tant de couverture des risques que de financement, et qu’il ne faudrait pas qu’un excès de régulation étouffe leur développement ; qu’il ne faut pas hésiter à s’entourer de collaborateurs meilleurs que soi-même, mais à condition de savoir affirmer sa prépondérance hiérarchique ; qu’il faut, dans une carrière, saisir les opportunités...
Un grand merci à Jean Dominique Senard pour cette exceptionnelle soirée !